Le programme "Nouveau Monde", est un voyage initiatique au coeur de la musique américaine.
Il met à l'honneur de grands compositeurs européens qui se sont exilés et vécu aux Etats Unis
pour des raisons économiques ou politiques.
En s'inspirant des musiques populaires indiennes et noir-américaines,
ils ont à la fois rendu hommage à leur terre d'accueil, et contribué pour nombre d'entre eux
à la naissance de la musique nationale des Etats Unis.
Vous pourrez notamment entendre deux chefs d'oeuvres : une partie de la célèbre
Symphonie "du Nouveau Monde"de Antonin Dvorák et la Rhapsody in Blue de Georges GERSHWIN.
L'INFORMATEUR DE BOURGOGNE (27 JANVIER 2020) : Les 4 saisons en Charolais – Une vraie prouesse instrumentale
C’est à un concert bien particulier auquel le public a assisté dimanche en fin d’après-midi
au Nota Bene à Montceau-les-Mines organisé par l’association Les 4 saisons en Charolais.
Le thème, « Le nouveau monde » proposait un voyage sur les traces de compositeurs européens qui,
pour des raisons économiques ou politiques, se sont exilés aux Etats-Unis.
Particulier par les artistes invités, Marie-Laure Bouillon à la flûte et Benoît Roulland et sa guitare,
un duo qui, vous l’avouerez, n’est pas commun. Alors interpréter la Symphonie du Nouveau monde
d’Antonin Dvorak et la Rhapsody in Blue du non moins célèbre Georges Gershwin avec uniquement ces
deux instruments, est tout simplement une prouesse.
Transcrire pour flûte et guitare une symphonie (Le nouveau monde) et un concerto pour piano et orchestre
(Rhapsody in Blue), Benoît Roulland s’y est attelé avec brio. Le rendu est encore davantage impressionnant,
il réside pour beaucoup dans la qualité d’interprétation du duo Sostenuto.
Marie-Laure Bouillon, flûtiste, et Benoît Roulland, guitariste forment un duo d’une rare sensibilité.
Le concert n’en a été que plus prestigieux. Gershwin, c’est quand vous voulez !
Le duo Sostenuto, une belle découverte.
"Le Duo Sostenuto nous montre la route pour aimer le « Nouveau Monde » de Dvorak, l’Amérique de Gershwin !"
Et c’est bien vrai que capter l'énergie électrique de Dvorak ou Gerschwin avec seulement six cordes et le chant d’une flûte,
c’est le miracle auquel nous assistons avec tellement de plaisir et beaucoup de reconnaissance. Respect au talent du Duo Sostenuto…"

C’est à New-York que Antonin Dvorák écrit sa dernière symphonie, en 1893.
Ce "nouveau monde" , où aucune école de composition nationale n’est encore véritablement implantée,
l’inspire. À la fois épique et mélancolique, cette grande fresque romantique, profondément marquée par
les musiques populaires des Noirs et des Indiens d’Amérique, traduit la fascination qu’exerce ce Nouveau Monde
en pleine expansion sur un artiste européen.
Mais Dvorák est loin d'être le seul à avoir franchi l'Atlantique pour vivre ce rêve américain : parmi eux, Ernst BLOCH
compositeur suisse qui y connaîtra la consécration et se fera naturaliser américain, Mario CASTELNUOVO-TEDESCO qui s'y
rendra pour fuir la dictature de MUSSOLINI et y trouvera son identité dans la composition de musiques de films
pour les studios holywoodiens.
Si l'Amérique a inspiré de nombreux compositeurs européens, la réciproque est également vrai : Charles Griffes en est un bel exemple.
Fasciné par le son exotique et mystérieux des impressionnistes français, il fut très influencé par eux lors de son séjour en Europe.
Il étudia aussi les compositions des auteurs russes de son temps comme Scriabine , dont l'influence est visible dans on œuvre.
Il est le plus connu des compositeurs américains impressionnistes
Quand à Georges GERSHWIN, il séjourna plusieurs mois en Europe où il rencontra Sergueï Prokofiev, Kurt Weill, Franz Lehár et Alban Berg
et c'est à Paris qu'il compléta la composition de sa musique à programme An american in Paris .
Il était également un fervent admirateur de Maurice RAVEL qu'il eut la chance de rencontrer en 1928. Il lui demanda alors de lui enseigner
la composition, mais Ravel qui était réciproquement fasciné par la Rhapody in Blue, composée par GERSHWIN 4 ans plus tôt lui répondit :
« Pourquoi seriez-vous un Ravel de seconde classe alors que vous pouvez devenir un Gershwin de première classe ? »
Dans cet esprit Ravel exhorta à plusieurs reprises les Américains à cultiver la spécificité de leur musique nationale « Vous, les Américains,
prenez le jazz trop à la légère. Vous semblez y voir une musique de peu de valeur, vulgaire, éphémère. Alors qu'à mes yeux, c'est lui qui donnera
naissance à la musique nationale des États-Unis ».
|